Il me tardait de découvrir L’art du meurtre de Chrystel DUCHAMP, mais au final je n’ai pas été emballée par ce thriller que je qualifierais de basique dans son ensemble et, ainsi, de prévisible. Or, ce que j’apprécie dans ce genre littéraire est d’être menée en bateau et surprise au moment des révélations. Ce n’est pas le cas ici. Dommage…
Résumé : Franck Tardy, avocat à la retraite, est retrouvé dans son luxueux appartement du XVIe arrondissement. Il a été torturé, mutilé, puis assis à une table dressée pour un banquet. Un crime de toute beauté !
Dépêchée sur place, l’équipe de la PJ apprend que l’homme – un amateur d’art – fréquentait les clubs sadomasochistes de la capitale. Et que, malgré sa fortune, il était à court de liquidités.
Bientôt, le corps d’un autre collectionneur est découvert…
Pour Audrey Durand, cette enquête dans le monde de l’art contemporain sera-t-elle l’occasion de faire taire ses démons, ou se transformera-t-elle en un voyage aux confins de la folie ?
(Archipoche)
Avis : Le premier chapitre entraine le lectorat au cœur même d’un meurtre, laissant présager le pire pour la suite du roman. Malheureusement, ces quelques pages seront les seules à exploiter une telle vision de l’intrigue. En effet, l’auteure bifurque directement sur son personnage central pour ne plus le lâcher. Ainsi, la vie d’Audrey prend l’ascendant sur l’enquête ; l’aspect personnel dominant le professionnel. Commence alors une suite de banalités relevées dans de nombreux thrillers : la flic dépressive qui trouve refuge dans l’alcool et la drogue suite à une rupture sentimentale et qui fait le serment de ne plus tomber amoureuse… Mais le coup de foudre frappe et l’amour est ressenti après le premier rendez-vous. La romance prend alors le pas sur le reste et amoindrit toute trace de tension, de suspense.
En plus d’un personnage stéréotypé, la construction du récit reprend lui aussi les ficelles déjà exploitées par bon nombre de romans du genre. Dès lors, le lecteur s’attend aux soubresauts et autres révélations dont l’ultime d’entre elles malgré les fausses pistes étayées car celles-ci semblent peu vraisemblables.
Pour mettre en scène son intrigue, l’auteure use d’une écriture cadencée comme pour donner le tempo, instaurer un rythme soutenu. Courtes phrases et brefs chapitres se suivent. La lecture se veut rapide. Là où pèche le style de l’écrivaine, c’est dans la facilité et la platitude des dialogues ainsi que dans la construction de ses protagonistes pour lesquels seule une rapide esquisse est offerte au liseur.
Il est dommage de dénombrer autant de points négatifs pour un livre se basant sur une idée insolite et une ode (noire) à l’art. L’originalité de l’intrigue tient dans la mise en scène des meurtres ainsi que dans le rappel incessant de l’art jusqu’aux chapitres dont les titres renvoient à des œuvres. En découlent d’intéressants questionnements sur les limites de l’art : jusqu’où est prêt à aller un artiste pour faire connaître le sien ? Une performance d’un certain Orlando C. se lit avec dégoût.
L’art du meurtre est un roman vite lu, mais vite oublié qui offre peu d’enthousiasme à son lectorat de par son absence de frisson et de coup de théâtre.
Référence : L’art du meurtre / Chrystel Duchamp (Archipoche ; Suspense : 656)
Snif; j’avais adoré ce roman et les questions relatives à l’art que tu soulèves, mais en te lisant, je comprends très bien ce qui ne t’a pas plu 🙂
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Comme toi, j’ai été séduite par tout le contexte de l’art contemporain mais moins par le reste. J’aurais aimé avoir le même ressenti global que toi, malheureusement j’ai été plutôt déçue.
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Désolée de voir que tu n’as pas aimé ce roman, j’ai adoré de mon côté. J’avais beaucoup apprécié le lien entre les crimes et les œuvres d’art, cet ode sombre justement aux techniques utilisées. Mais en lisant ta chronique je comprends ce que tu lui reproches, c’est vrai que la scène d’entrée offre un portrait (si j’ose dire) très sombre et visuelle de l’enquête à venir, pour après nous lancer dans les bras de l’enquêtrice. Et c’est vrai qu’elle reprend les codes du personnage brisé que l’on retrouve régulièrement dans les thrillers. Ça ne m’avait pas gênée ici, l’écriture et l’accord avec le domaine artistique ayant eu raison de moi. 😇 Si tu retentes l’expérience avec l’auteure, j’espère que tu apprécieras. 🙂
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Un rendez-vous manqué, ça arrive. Celui-ci a l’avantage de se lire rapidement et le lien à l’art moderne y est intéressant. Je ne sais pas si je retenterai ma chance avec cette auteure, mais c’est gentil 🙂
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Et oui, c’est aussi ça la lecture, ça arrive. 🙂 Et je comprend que tu n’aies pas spécialement envie de retenter, il y a bien d’autres découvertes à faire après tout ! 😉
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Oh mince, bob ben ça arrive…
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Oui, ça arrive. Un rendez-vous manqué pour moi, mais un livre qui séduit de nombreux lecteurs.
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Oui, moi la première 😉
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Pour moi ca n’est pas son meilleur même si elle a un certain talent. Ne reste pas sur cet avis, tente le clan des Belasko
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Merci pour le conseil. J’ai en effet vu un commentaire d’une lectrice sur Babelio qui a adoré Le clan des Belasko et a fortement été déçue par celui-ci. Je tenterai p-e ma chance alors 😉
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Il me tentait bien mais je ne l’ai toujours pas lu !
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Si tu te lances, j’espère qu’il te plaira plus qu’à moi 😉
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