13 à table ! : 2024

Cette année n’échappe pas à la règle : j’ai effectué ma bonne action livresque en me procurant l’édition 2024 du recueil de nouvelles 13 à table !
Pour rappel, un livre acheté équivaut à 5 repas distribués par les Restaurants du cœur.
L’expérience de cette année a commencé par une désagréable surprise une fois arrivée à la caisse. En effet, le prix du livre est passé à 6€ au lieu de 5€ antérieurement. Soit une augmentation de 20%. Une donnée compréhensible si on prend en compte l’inflation, mais cela peut freiner la générosité de certaines personnes et je peux le comprendre car eux aussi subissent la hausse des tarifs qui ne cessent de s’appliquer.
Je remercie d’avance ceux qui peuvent se permettre de réaliser ce geste au profit de ceux dans le besoin car chaque contribution compte 🙏

Présentation : 13 à table ! fête ses dix ans d’existence et c’est donc naturellement que le thème de cette année est : J’ai dix ans.
15 auteurs ont participé à la rédaction des nouvelles qui le constituent : Philippe Besson, Michel Bussi, Maxime Chattam, François d’Epenoux, Lorraine Fouchet, Karine Giebel, Raphaëlle Giordano, Philippe Jaenada, Alexandra Lapierre, Cyril Lignac, Agnès Martin-Lugand, Romain Puértolas, Tatiana de Rosnay, Leïla Slimani et Franck Thilliez.

Avis : Paradoxalement à cette édition anniversaire, les thèmes abordés par les auteurs ne sont pas très gais. Entre la mort, l’indifférence et le harcèlement scolaire, la majorité des nouvelles du recueil parle de sujets sensibles. Nul moment divertissant donc, mais un instant de réflexion et de compassion. Dans ce climat « anxiogène », le récit de Raphaëlle Giordano est le bienvenu. Tout en étant original, celui-ci apporte tendresse et humour à l’ouvrage. Le texte est bien tourné et pensé dans les moindres détails. Un régal ! Un qualificatif qu’aimerait apporter Cyril Lignac avec sa touche culinaire, mais malheureusement sa recette tombe à plat car il coupe le liseur dans sa lecture de fiction. Il est louable de sa part de vouloir faire partie de l’aventure pour une bonne cause, mais la préparation d’un cake marbré au chocolat rend perplexe dans un recueil de nouvelles.
Ces dernières n’apportent aucune chute surprenante au lectorat qui est pourtant en attente de cette particularité du genre littéraire. Celui-ci découvre ainsi de courtes histoires sans fin étonnante, mais plaisantes à lire dans l’ensemble. En tout cas, le niveau des écrits est supérieur à l’édition précédente. Les histoires ne restent pas toutes en mémoire une fois le livre refermé, mais elles sont, sur le coup, appréciables. Le texte de Karine Giebel sort son épingle du jeu car l’auteure y instaure du suspens, mais le liseur regrette cependant le manque de moralité quant à l’aveuglement des adultes face à une situation inadmissible. De son côté, Franck Thilliez frustre un rien le lecteur qui attend sa nouvelle chaque année. Si l’idée de départ est intéressante, le récit semble précipité et laisse sur sa faim.
Un recueil décevant s’il est comparé aux premières éditions, mais qui est appréciable pour ce qu’il est et, surtout, pour la générosité dont il est synonyme. Les auteurs font don de leur personne et de leur talent pour venir en aide à ceux dans le besoin et, pour cela, ils méritent la reconnaissance de tous. Enfin, ce type d’ouvrage est intéressant pour la découverte littéraire qu’il offre. Tout un chacun peut y découvrir de nouveaux écrivains et par la suite suivre leur travail.

Personnellement, j’ai beaucoup aimé la nouvelle suivante :
– « On n’est pas des machines » de Raphaëlle Giordano ❤

Citations :
69, année fatidique / François d’Epenoux :
« – Et…qu’est-ce qui motiverait cette décision de grand départ ?
– C’est facile : tout. Le monde tel qu’il est. Le monde tel qu’il va. On n’entend plus les oiseaux dans les bois. Bientôt, il n’y aura plus d’éléphants. Plus de neige en haut du Kilimandjaro. Ni sur le mont Fuji. Plus de coraux. Plus de mer de Glace. Plus rien. Rien que des humains. L’horreur. Le nez dans leurs écrans. Décérébrés. Mal élevés. En guerre. Âpres aux gains. Désespérants. Je ne veux pas voir l’avenir. Il ne m’intéresse pas. »

Chloé / Karine Giebel :
« L’année dernière, dans un de ses moments de lucidité, Louise m’a dit que la vie était une épreuve de force. Je n’ai pas compris tout de suite, mais je crois que ça veut dire qu’il faut se battre, tout le temps. Et je pense qu’elle a raison. Elle a voulu me prévenir, me dire que rien ne serait facile.
[…]
Et plus j’apprends, plus je me dis que ce n’est pas pareil pour tout le monde, qu’il n’y a pas de justice sur cette planète. Que l’épreuve de force dont parle mamie, n’est pas la même pour tous. »

Référence : 13 à table ! : 2024 (Pocket : 19210)

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