Personne n’a besoin de savoir

Avec Personne n’a besoin de savoir, Olivier ADAM offre au lecteur un ouvrage particulier qu’il est difficile d’apprivoiser et, ainsi, de critiquer. Chacun vivra cette lecture différemment. Personnellement, j’ai parfois été dans l’incompréhension et ne me suis pas régalée de ces mots déversés. Malgré tout, trois textes ont réussi à capter mon attention.

Mot de l’éditeur : Des chemins de traverse, des bordures, des lisières. L’enfance, les départs en vacances, « Renault 20 caravane ». Leonard Cohen, Modiano, Jean-Louis Murat, Dominique A. Les bleus, les écorchures. La confiance fragile de celui qui ne croit qu’en la chaleur d’une main dans la sienne. Les lotissements périphériques et la maison sur la falaise, là-bas, dans l’embrasure littorale. Kyoto, « cœur insulaire », désir en archipel. Les souvenirs que l’on raconte et ceux que l’on invente. Les étés caniculaires et les matinées grises. Le cœur qui s’emballe et le cœur qui démâte. Un chant, le blues, cette musique. Et puis l’immense fait de si peu… « Nobody has to know », écrit Olivier Adam, comme pour s’excuser de faire entrer la vie dans ses poèmes. Nobody ? Pas tout à fait. En poésie, nous sommes nombreux désormais à croire le bonheur possible avec toi.

Avis : L’auteur, sous forme de vers, couche des mots sur le papier pour confier au lecteur un peu de son intimité. Mais ce dernier est-il vraiment le destinataire de ses révélations ? Cela ne semble pas être le cas puisque les envolées lyriques restent mystérieuses, secrètes. Elles ont pour but d’être comprises par la personne qui partage les mêmes souvenirs qu’Olivier Adam. L’écrivain se confie donc à « demi-maux », dévoilant à moitié le mal qui le ronge et les pensées qui le hantent. L’ensemble est un ouvrage très personnel qui ne peut pas parler à tout le monde car encore faut-il partager les mémoires ou les ressentis de l’auteur. L’émotion découlant de cette lecture poétique est aléatoire en fonction de la sensibilité et de la compréhension de chacun. Il est malheureusement facile de passer à côté.
Le lecteur se sent tenu à l’écart par l’écrivain, ce qui est contradictoire avec l’intention de ce dernier de se livrer et de partager un moment de complicité sous forme de confidences. Ce sentiment est accentué par le doute, insinué par l’auteur lui-même, que tout n’est que pure invention et non de réels souvenirs.
Un ouvrage singulier dont le lectorat a du mal à s’imprégner et dont il ressort empli de perplexité.

Personnellement, les mots de trois textes ont résonné en moi :
Nantes
La complaisance
À présent

Référence : Personne n’a besoin de savoir / Olivier Adam (B. Doucey)

Note : Livre « gagné » lors de la dernière Opération Masse critique sur Babelio (Septembre 2023).

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