D’or et d’oreillers

En commençant D’or et d’oreillers, je m’attendais à un roman pour enfants. Je n’ai pas fait attention à la collection qui aurait pu m’aiguiller et me faire part de mon erreur de jugement. C’est donc avec surprise que j’ai découvert un livre qui serait plutôt destiné aux grands adolescents car il aborde la découverte de la sexualité. Bien que l’auteure use d’images et de métaphores, le lecteur n’est point dupe et comprend facilement les insinuations. Ce thème n’est pas le seul évoqué dans ce récit, mais il y tient une place importante. Flore VESCO parle également de la condition féminine, de la magie noire et use du genre fantastique. Le résultat est un conte moderne avec quelques longueurs. Une lecture en demi-teinte.

Résumé : Lord Handerson, un riche héritier, cherche une épouse et, pour la trouver, a mis sur pieds une épreuve. Celle-ci consiste à passer une nuit dans sa demeure et à dormir dans une chambre où trône un lit d’une hauteur vertigineuse. Malgré le scandale pour une jeune fille de dormir chez un inconnu, les prétendantes se bousculent à la porte du château. Parmi elles, les trois filles Watkins accompagnées d’une femme de chambre ; leur mère ayant élaboré un plan pour forcer les choses. L’une d’elles, contre toute attente, retient l’attention du lord. Elle devra cependant affronter deux autres tests au sein de la demeure inquiétante et mystérieuse.
Une histoire d’amour et de sorcellerie.

Avis : Pas de petit pois dans ce conte qui se veut moderne et fait un pied de nez à toute histoire où la réalité est masquée derrière des légumes dixit le personnage qui ouvre le bal. En effet, l’histoire est introduite par une mère qui parle à sa fille et trouve qu’il est tant de lui ouvrir les yeux sur l’amour, les nuits des jeunes filles et ce qu’elles font en leur lit. Cette idée de prologue est bien pensée et rythme l’ouverture du roman. Penser que la mère conte l’histoire au lecteur en même temps qu’à sa progéniture est plaisante. Le liseur a l’impression de découvrir le récit en même temps qu’une autre, de partager ladite révélation. Malheureusement, une fois le livre refermé, une question se pose : quelle morale ressort de tout cela ? Quel message la maman a-t-elle voulu faire passer à sa fille ? Cela reste trouble et enlève l’attrait premier de la forme choisie par l’auteure pour exposer son texte.
Concernant le conte en lui-même, le lecteur n’est pas captivé. Il suit les péripéties de la jeune héroïne couronnées de longueurs sans véritable passion. Plusieurs idées de base (que je ne dévoile pas pour ne pas spoiler l’histoire) sont intéressantes, mais elles sont parasitées par des scènes non nécessaires, par du superflu et par le caractère colérique de la protagoniste. Cette dernière piétine les fleurs ou saccage des biens matériels à la moindre contrariété. Ce côté et d’autres de sa personnalité sont exaspérants.
L’auteure a voulu donner un souffle nouveau aux contes avec ce titre, mais cette volonté n’a pas abouti. L’intrigue s’essouffle au fur et à mesure de la lecture. Le liseur n’est pas tenu en haleine.

Référence : D’or et d’oreillers / Flore Vesco (L’École des loisirs ; Médium +)

5 commentaires

  1. J’espère apprécier l’histoire malgré le caractère colérique de l’héroïne, car c’est quelque chose qui a tendance à vite me rebuter…
    Mais j’aime l’idée d’une mère qui conte certaines vérités à sa fille.

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    1. C’est un ressenti personnel qui, je l’espère, ne gâchera en rien ta lecture. Hâte de lire ton avis pour comparer nos sentiments face à ce roman.
      L’idée du prologue est ce qui m’a le plus séduite car, comme toi, j’aime l’idée de cette transmission orale.

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  2. Tout comme toi avant ta lecture, je me serai fait piéger, pendant qu’il s’agissait clairement d’une lecture à destination du très jeune public !
    Dommage que l’histoire ne semble pas rester captivante, la thématique semblait intéressante.

    Aimé par 1 personne

    1. La thématique est intéressante tout comme le mystère qui se cache derrière la demeure du lord (que je ne peux dévoiler), mais cela n’a pas suffit à maintenir mon attention. Ceci dit, c’est un sentiment personnel. J’ai vu de très bonnes critiques sur cet ouvrage. Cela dépend des lecteurs.
      Heureuse d’entendre que je ne suis pas la seule à m’être fait piéger concernant le public cible 🙂

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