Contre nature

Contre nature de Cathy GALLIÈGUE compte trois récits en un et narre l’histoire de trois femmes totalement différentes que la lecture et l’écriture vont rapprocher. C’est un roman qui vous avale et dont vous ne ressortez pas indemne. Certains mots émis par les protagonistes résonnent en vous une fois le livre fermé. Accrochez-vous !

Résumé : Pascale, Vanessa et Leïla sont incarcérées dans la même prison. Elles n’ont rien en commun et vivent leur détention chacune d’une manière différente. La lecture et un atelier d’écriture vont mettre en relation ces trois femmes et leur apprendre à se livrer sur les violences subies et ce qui les a amenées là où elles sont.

Avis : Dans ce roman, Cathy Galliègue donne la parole à ses personnages qui se livrent d’une écriture percutante et directe. Le lecteur est pris à témoin de vies difficiles aux multiples violences enfouies sous de faux-semblants. Et, malgré une certaine révulsion, il s’attendrit face à des protagonistes mises à nu qui se dévoilent sans tabou. Les mots utilisés par Pascale, Vanessa et Leïla ne peuvent que faire réfléchir et toucher celui qui les lit. De plus, ils forcent à aller au-delà des apparences.
L’alternance des récits de chacune donne du souffle au roman et tient le liseur en haleine. Celui-ci peut néanmoins se sentir moins « concerné » par l’histoire de Vanessa du fait qu’elle est narrée à la troisième personne alors que les deux autres sont écrites en « je ». Un choix compréhensible car expliqué dans le texte, mais qui crée une distance entre le personnage et le public.
Un roman saisissant qui montre l’influence que la lecture peut avoir sur tout un chacun.

Citations : « Elle enjambait la réalité avec des sourires trop grands, des éclats de bonheur venus de rien, elle planait, sans drogues, sans rien, par désespoir, mais elle ne le savait pas. »

« On n’a besoin que de ça, retiens bien, un lit pour dormir, un sofa pour recevoir les amis et la famille, ce qu’il faut pour préparer les repas, un bon fauteuil pour lire, et beaucoup, beaucoup de livres. C’est tout. Tout est là. »

« Refuser, c’est prendre le risque de blesser, de décevoir. »

« Au-dessus de la cour de promenade, le ciel délavé, avec de grandes bavures argentées, frissonne. Un vrai ciel de peintre. Comme seuls les peintres peuvent rendre à la mélancolie sa légitime beauté. »

Note : Ce livre m’a non seulement donné l’envie de découvrir les deux premiers romans de l’auteure, mais également Vernon Subutex de Virginie DESPENTES qui tient un rôle important dans Contre nature.

Référence : Contre nature / Cathy Galliègue (Seuil)

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